Le métier

Le kinésithérapeute du sport est avant tout un kinésithérapeute D.E ayant la plupart du temps (80%) effectué une formation spécifique. Ces conditions d’exercises sont variées : en cabinet, en club ou en sélection fédérale.

 

La fonction de Kiné du sport

La formation spécifique à la kinésithérapie du sport lui apporte une base de connaissances propres aux sports :

  • pathologies sportives (musculaires, articulaires, tendineuse)
  • physiologie de l’effort musculaire, notions d’entraînements et de
  • préparation physique
  • physiologie et électrothérapie adaptées aux sports
  • urgences de terrain
  • étirements (quel étirement, quand et comment ?)
  • échauffements, récupération
  • chronobiologie
  • nutrition appliquée aux différents sports
  • certaines bases de thérapies manuelles
  • contentions souples et strappings
  • dopage

Le suivi de terrain

Plusieurs cas de figures possibles :

En club

Le kinésithérapeute du sport est souvent seul, sans assistance médicale (ce qui n’est pas le cas dans les clubs professionnels). Il se déplace de quelques heures à quelques jours, souvent le week-end (pour une coupe d’Europe le déplacement est de cinq à sept jours).

  • surveillance du match ou de la compétition, (il intervient sur décision de l’arbitre, du juge). Il doit être capable d’évaluer rapidement la gravité du traumatisme, de décider si le sportif doit déclarer forfait temporairement ou définitivement (article 11 décret n° 96-878 du 8 octobre 1996 du ministère du travail et des affaires sociales).
  • « En cas d’urgence, et en l’absence de médecin », il est habilité à effectuer des gestes de première nécessité (article 10 du décret du 8 octobre).
  • Il peut participer à la préparation musculaire du sportif, à son échauffement. Il peut effectuer des soins préventifs avant une compétition (contentions) et traiter les petites pathologies post-compétition (hématomes, petites plaies…). Il peut enfin participer à la récupération. Il veille à la bonne hydratation de l’athlète et peut, à sa demande, lui distribuer des rations énergétiques.

Sa compétence est spécifique et ne peut s’improviser, il doit être capable d’évaluer, traiter, ou évacuer; sa décision peut être déterminante pour le résultat d’ un match et plus grave encore pour la carrière du sportif.

En équipe de France

Le kinésithérapeute du sport est seul ou accompagné d’un médecin, selon l’importance du stage ou de la compétition, des moyens de la fédération.

Plusieurs interventions sont possibles :

  • les stages de regroupement, de sélection, de préparation. Il n’y a pas de décisions d’urgence ni à priori d’enjeux. Il intervient sur des petites blessures, il est là « au cas ou »; il peut :
    • participer avec l’encadrement à la préparation physique,
    • effectuer des bilans morphostatiques , des tests d’efforts
    • profiter de ces stages pour conseiller, prévenir, éduquer, son rôle est ici essentiellement préventif
  • en compétition :
    • la compétition dure un jour ou deux : le rôle est le même que celui du kinésithérapeute de club.
    • la compétition dure plusieurs jours : le kinésithérapeute du sport doit évaluer le matériel à emporter en fonction du nombre d’athlètes participant et en supputant les pathologies possibles…(cela peut aller d’une simple valise à plusieurs cantines métalliques..). Il doit connaître l’encadrement médical : médecin rattaché à l’équipe ou médecin officiel de la compétition…

Connaître le lieu de compétition

Dans certains pays il est nécessaire de prévoir une médicalisation de base d’urgence.

Evaluer les blessures : savoir si un joueur blessé pourra tenir sa place dans les jours à venir.

Le kinésithérapeute du sport informe l’entraîneur, il est la charnière entre le sportif, le médecin, l’entraîneur et le préparateur physique.

Ses horaires sont variables : les soins se répartissent en fonction des entraînements, des compétitions, des transports, des heures de repas, des réceptions officielles ; il faut s’adapter… cela peut aller de 6 heures du matin à minuit voire plus…(en moyenne un kinésithérapeute s’occupe de 15 à 20 personnes par jour).

Le kinésithérapeute du sport a souvent une chambre seule, ce qui lui permet de la transformer en PC médical qui devient vite le lieu de rendez-vous de l’équipe. Le kinésithérapeute du sport a le rôle très privilégié de confident ; l’athlète en déplacement se confie « au kiné », lui raconte ses angoisses ses craintes…, il n’est pas un censeur comme l’entraîneur ou le médecin…

Le suivi des grandes manifestations

Le grand public ne connaît que les Jeux Olympiques… Il existe différents regroupements dont sont issus les futurs champions… à savoir :

  • les Jeux de l’Avenir (jeunes de 15 ans)
  • les JOJE d’hivers et d’été (Jeux Olympiques de la Jeunesse Européenne, jeunes de 17 ans)
  • les Jeux de la Francophonie (regroupant les athlètes francophones déjà confirmés)
  • les Jeux Méditerranéens (regroupant les mêmes athlètes qu’aux Jeux Olympiques) pour ne citer que les principaux…

L’action et le rôle du kinésithérapeute du sport est le même qu’en équipe nationale, cependant l’ambiance est différente.

  • le lieu des soins est commun à toutes les équipes et il n’est pas rare qu’un kinésithérapeute aide un collègue d’une autre discipline, cela permet des échanges et des contacts nouveaux…
  • Généralement de telles manifestations sont couvertes par un staff médical. Au CNOSF le président de la commission médicale est assisté par un à deux kinésithérapeutes.
  • Le staff installe le matériel médical, organise le centre de soins, planifie les tours de garde en fonction des compétitions. Il est la jonction entre le médical des équipes nationales et l’organisation centrale. Il aide au besoin les autres équipes et soigne parfois les équipes étrangères qui n’ont pas d’assistance médicale.
  • En fin de compétition, il établit un bilan de ces jeux (statistiques du matériel utilisé, du nombre de blessés par discipline, localisation des blessures, des pathologies rencontrées…)

Le salaire du kiné du sport

Il touche des vacations ou ce qui devient plus fréquent un salaire. Beaucoup pensent que le kiné du sport est bien payé, ce qui est loin d’être le cas : son salaire varie de 65 à 155 € par jour, ce qui n’est pas sans poser des problèmes : 92% des kinésithérapeutes du sport exercent en libéral. Il est vrai cependant que les kinés du sport exerçant dans des grandes structures sportives (clubs de foot de D1….) sont beaucoup mieux pourvus…

Le suivi en cabinet

Le kinésithérapeute du sport est, bien entendu, un kinésithérapeute DE comme les autres mais sa formation spécifique lui donne « un plus » : il recherche le « POURQUOI » des problèmes. Son rôle est d’éduquer pour prévenir.

Chez le sportif occasionnel 60% des accidents seraient dues à une erreur d’entraînement

  • augmentation trop rapide de la fréquence, de l’intensité, de la durée de l’effort ; les fibres musculaires n’ont pas le temps de s’adapter, les métabolismes n’ont pas le temps de se re-synthétiser
  • reprise trop rapide après un arrêt prolongé
  • pas ou peu d’échauffement : souvent une seule “pommade chauffante”…
  • pas ou peu d’étirements (un entraînement spécifique diminuerait la mobilité de 5 à13% pendant 48 heures)
  • mauvais étirements : les rebonds sollicitent le FNM et l’on étire un muscle qui se contracte, d’où risques de micro lésions
  • mauvaise hydratation (une perte d’eau non compensée de 2% entraîne une perte de puissance de 20%, une perte de 4%, une baisse de 40%…)
  • mauvaise diététique (alimentation trop acide…)
  • mauvaise hygiène dentaire (les caries peuvent être responsables de tendinites) …

Autant de problèmes qu’il faut cerner pour éviter les récidives.

Rechercher s’il y un problème de statique :

Il faut établir un bilan kinésithérapique pour rechercher les chaînes musculaires dominantes :

  • une chaîne d’extension peut être responsable d’un syndrome de l’engagement, de maladie d’Osgood…
  • une lésion du jumeau interne peut être due à une chaîne d’ouverture dominante…
  • une déchirure du demi-membraneux peut être la conséquence d’une chaîne de flexion…
  • un « syndrome de l’essuie-glace » peut provenir d’un genu varum…

Le traitement effectué par le kinésithérapeute du sport est dans un premier temps classique : MTP, ondes de chocs, physiothérapie, musculation, proprioception…

De manière plus spécifique il peut, par sa formation complémentaire, analyser le contenu de l’entraînement, poser des contentions, étirer les chaînes musculaires responsables….afin de rendre apte le sportif au retour sur le terrain.

Conclusion

Le kinésithérapeute du sport a donc plusieurs facettes :

  • son action sur le terrain où il agit en expert, il n’est pas que celui qui donne un coup de bombe magique.
  • son action dans son cabinet ou son service ou il traite mais aussi conseille, éduque, donnant aux sportifs amateurs une base d’entraînement, montre et apprend certains étirements adaptés à la pratique de leur sport et à leur pathologie…
  • Le kinésithérapeute du sport grâce à ses connaissances spécifiques est présent à tous les instants de la vie du sportif, et de par ses actions discrètes de vigilance, de soins et de conseils pendant les compétitions, est un des garants de la bonne condition physique à l’effort. Il a une double action : CURATIVE et PREVENTIVE.

D’après l’article de Yves LELIEVRE, masseur-kinésithérapeute du sport : LELIEVRE Y., “Kinésithérapie du sport”, SMS, n°10, Paris, 1997, p21-23

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